Oh Poepoen! Voila Plume, ton steak. Ouaf Ouaf!
Ce sont les sons que j’entends pendant que j’écris le business plan pour la ferme. Je suis dans un appartement du vieux Crest. Après trois semaines à vivre dans le camion, on a trouvé cet appartement pour un mois. Heureusement, parce qu’il y faisait froid et humide ; se laver dans la rivière Drôme, manger du Thaï dans le camion en regardant un film sur l’ordi, aller dans les bibliothèques pour nous réchauffer et recharger nos ordinateurs… Un appartement, quel luxe ! On habite ici avec Laurent l’artiste, avec Julian le Roumain en formation d’informatique (qui ne mange que du poulet et des olives) et avec « Jip et Janneke » chat et chien.
Je pense qu’on a fait le bon choix de venir ici dans la Drôme. La région est vraiment jolie et il y a plein de gens sympas. On a visité Die, au milieu des montagnes, et Crest, plus près de la vallée du Rhône. En un mois, nous nous sommes déjà fait un bon réseau. Comment ?
- Aller à un « café paysan», un soir, sur l’installation collective, où on a rencontré Danielle, une veille bergère. Quelques jours après, elle nous a donné un cours d’homéopathie. Et elle connait toute la vallée de la Drôme !
- Suivre le cours de l’ADEAR, une fois par semaine, qui nous fait visiter chaque fois une nouvelle ferme. Notre groupe de 7 jeunes porteurs de projet est sympa.
- Visiter des fermes caprines, de nous-mêmes.
- Faire 300 crêpes à la fête de l’ADEAR. Il y avait là plein de paysans et de personnes soutenant la cause paysanne.
- Être ouvert et répéter, à gauche à droite, que nous voulons devenir chevriers. Pas facile pour des gens timides comme nous 🙂
Ça donne beaucoup d’inspiration de rencontrer tous ces gens. Et de la motivation pour commencer notre propre ferme… maintenant ! Mais patience, d’abord plus de discussions avec notre collectif pour gagner en clarté. Nous sommes un groupe, donc on doit accepter que tout aille plus lentement. Nous ne sommes pas tous dans le même état d’esprit, ni la même phase de vie. Pas encore…
Plus tu avances dans un sujet, plus les questions émergent nombreuses, et plus tu hésites. Le fait de parler avec d’autres de notre installation agricole aide à poser les questions essentielles et prioritaires. Pour continuer notre projet avec sérénité, on doit être prêt mais pas pressé.
Et puis, le début d’un business plan sérieux. Nous devons transcrire nos idées des derniers mois dans un document, propre et clair. Durant le dernier cours ADEAR, nous avons eu quelques astuces pour construire nos prévisionnels. Et ce n’est pas rien ! Un budget de trésorerie mois par mois, un bilan et un compte de résultat, le tout très détaillé et sur quatre années. Et ça, sans avoir de terres, ni de projet définitif.
Bouger, rencontrer des gens, expliquer notre projet, faire des plans pour le jour d’après, trouver un logement stable, parler français, écouter français, écrire français, chaque jour à nouveau. Je suis fatiguée. Il est temps d’avoir une situation plus stable, un travail, une maison… J’ai écrit à toutes les fermes caprines de la région, donc peut-être…